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Pour tous ceux qui souhaitent accéder à la propriété de leur résidence principale, la question se pose donc à Paris et se posera peut-être demain dans d’autres villes : est-il raisonnable d’acheter à ce niveau de prix ? Ne vaudrait-il pas mieux rechercher d’autres solutions ? Dans beaucoup de pays comme l’Allemagne ou la Suisse, on vit très bien avec une proportion de locataires nettement plus élevée qu’en France, y compris parmi les retraités. Cela dit, la question de la propriété de sa résidence principale n’obéit pas seulement à des considérations économiques et rationnelles. Le sentiment de sécurité apporté par la propriété n’a pas un prix vraiment déterminé : chacun y accorde une importance plus ou moins grande selon sa situation matérielle et son tempérament. L’effort fourni pour l’achat d’un bien immobilier peut aussi se justifier par le souci de laisser un patrimoine à ses enfants tandis que d’autres préféreront avoir la libre disposition de leurs économies pour vivre agréablement le restant de leurs jours, sans se soucier de laisser un héritage. En ce domaine, chacun fait comme il l’entend et n’a pas besoin de conseils.
En revanche, s’il s’agit d’acheter un bien pour faire un investissement, la rationalité économique reprend tous ses droits. Et, à Paris, comme le constatent les notaires, « les investisseurs se contentent de rendements modestes, pour protéger leur capital ». Font-ils le bon choix ? La situation économique fait que les salaires et, plus généralement, les revenus n’augmentent que très modestement. La hausse des loyers ne peut pas suivre celle du prix des appartements. La rentabilité de l’investissement effectué dans ce contexte ne peut être que faible. D’autres solutions ne sont-elles pas à envisager ?
C’est là que la pierre-papier peut jouer un rôle. Plutôt que d’investir dans un bien à un prix offrant d’emblée des perspectives de rentabilité très limitées, pourquoi ne pas acheter des parts d’une SCPI investie dans l’immobilier résidentiel, si l’on souhaite rester sur ce créneau, ou dans l’immobilier d’entreprise, auquel on n’aurait pas accès directement par ses propres moyens ? Cette dernière solution serait d’autant plus judicieuse que le marché des actifs immobiliers d’entreprise est encore en phase de redémarrage et cet investissement pourrait aussi se faire dans le cadre d’une foncière cotée, une SIIC. Pourquoi acheter un appartement à un prix record alors que d’autres actifs sont encore clairement dans la phase ascendante et offrent aussi des perspectives de rentabilité plus intéressantes ? Il y a des moments où le sentiment de sécurité offert par la pierre se paie très cher alors que l’on peut trouver des solutions plus satisfaisantes en regardant juste un peu plus loin, du côté de la pierre-papier par exemple…
Gérard Horny


